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Les yeux composés des arthropodes

Observations au microscope et à la loupe binoculaire d’un œil de bernard-l’hermite. Le bernard-l’hermite est un crustacé décapode (possédant 10 pattes : comme les crabes, crevettes…).

Photo de gauche : observation à la loupe binoculaire (X 20) d’un œil de Bernard l’Hermite.
Photo de droite : observation au microscope (X100) des facettes ou ommatidies formant l’œil composé. On peut voir la forme hexagonale de ces ommatidies.

Qui possède des yeux composés dans le règne animal ?

Ce sont les Arthropodes. Les yeux des vertébrés, constitués d’une structure unique, sont appelés yeux simples. Chez les arthropodes, les yeux sont, quant à eux, dits composés car constitués de plusieurs sous-unités similaires : les ommatidies.

Les arthropodes regroupent l’ensemble des crustacés, insectes, milles pattes et arachnides.
On peut reconnaître l’ensemble des arthropodes par leurs synapomorphies ou caractères dérivés propre à ce groupe :

  • Présence d’un exosquelette chitineux subdivisé en pièces articulées (sclérites)
  • Présence d’appendices articulés
  • Yeux composés latéraux formés d’ommatidies

Les Arthropodes sont apparus tôt dans l’évolution : les yeux composés ont été observés sur des fossiles de crustacés (comme les trilobites) et de chélicérates (scorpions et araignées) du Cambrien (540-485 millions d’années) et sur des insectes du Dévonien (420-360 Ma).

 Historique de la découverte des yeux composés :

En raison de leur petite taille, l’observation et l’étude des yeux des insectes a dû attendre l’invention du microscope au XVIIe siècle. Les premières descriptions en ont été réalisées par le chimiste, physicien et mathématicien anglais Robert Hooke en 1665, puis par le savant néerlandais Antoni Van Leeuwenhoek en 1695.

Structure et fonctionnement d’une ommatidie :

L’ommatidie a une structure en forme de cônes allongés. Elle est composée de trois parties :  L’appareil dioptrique, le bâtonnet rétinien, et les fibres nerveuses.
L’appareil dioptrique est situé à l’extérieur (partie visible en surface). Il permet de réfracter (concentrer) tous les rayons lumineux qui y passent en son centre.

Le bâtonnet rétinien permet de transporter et de détecter la lumière. La détection de la lumière se fait au niveau de cellules photoréceptrices qui vont transformer l’information lumineuse en information nerveuse.
les fibres nerveuses vont alors transmettre l’information nerveuse jusqu’au ganglion cérébroïde, où l’information sera traitée afin de former une image mentale du milieu extérieur.

Auteur(s) :  Pierre-Jean Riou, professeur de SVT
Publié le : 19/10/2018