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Reviviscence d’une mousse

La reviviscence est la propriété de certains êtres vivants d’effectuer un retour aux manifestations de la vie lorsque les conditions extrêmes (sécheresse, climat…) qu’ils ont dû endurer sont terminé.
Photo de gauche : Mousses Pleurochaete squarrosa en état déshydratée. Cette espèce vie sur sol calcaire sec, exposé et caillouteux, herbeux et peu couvert.
Photo de droite : 1 minute après réhydratation de la mousse, l’ensemble des feuilles sont déjà déployées.

La reviviscence chez les mousses :

Durant les périodes sèches ou froides assez longues, certaines mousses (des dunes, rochers, toits, troncs) perdent jusqu’à 90 % de leur eau interne et passent alors progressivement en vie ralentie ou anhydrobiose, avec arrêt de la croissance et du métabolisme. Pour certaines espèces adaptées à la grande sécheresse, cette phase peut durer des décennies. Par la suite, elles peuvent se réhydrater en quelques minutes pour reprendre une vie normale : c’est le phénomène de reviviscence, tout à fait caractéristique de ce groupe de végétaux.
Vidéo reviviscences de mousses Pleurochaete squarrosa (accéléré X4) :  vue d’un coussin de mousses se réhydratant (nombreux gamétophytes)
1 minute après réhydratation de la mousse, l’ensemble des feuilles sont déjà déployées.

 

Les mousses, des espèces pionnières riches en biodiversité :

Les bryophytes (famille des mousses) se contentent de peu, et peuvent aussi survivre à des conditions extrêmes comme ici le sec. Ces propriétés leur permettent de coloniser des espaces vierges. On dit souvent que ce sont des végétaux pionniers. Elles participent à la formation lente mais constante de l’humus, permettant ainsi aux végétaux plus exigeants de s’installer à leur tour. Elles constituent des sites favorables à la germination de nombreuses plantes.

Les coussinets de mousses abritent une quantité innombrable de petits animaux : acariens, collemboles, rotifères, tardigrades et bien d’autres invertébrés. Dans un mètre carré de mousses, on dénombre des milliers de petites bêtes.
Ces petites bêtes survivent également dans des conditions extrêmes ce qui peut expliquer leur célèbre résistance comme pour les tardigrades.

Auteur(s) :  Pierre-Jean Riou, professeur de SVT
Publié le : 23/10/2018