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Les fleurs de Saules : chatons mâles et femelles, des arbres avec des fleurs de sexes différents

Les saules des arbres et arbustes de la famille des Salicacées :

 

Les saules sont un genre d’arbustes et d’arbres de la famille des Salicacées.
Les Salicacées sont une petite famille d’arbrisseaux ou arbustes regroupant les 32 espèces de saules et 4 espèces de peupliers que l’on retrouve en France.
La majorité de ces espèces vivent au bord de l’eau ou proche de zones humides.
Les espèces de cette famille ont une particularité rare : elles sont dioïques, c’est-à-dire que certains plants portent des fleurs mâles, composés seulement d’étamines, et d’autres portent des fleurs femelles, composés seulement de pistils.

Observation à différentes échelles des saules et de leurs chatons :

 

Observation de deux saules en fleur (période mars-avril), seuls les fleurs sont épanouies, les feuilles germent après la floraison.
A gauche : Plant de saule portant des fleurs femelles, il est de couleur légèrement verdâtre.
A droite : Plant de saule portant des fleurs mâles, il est de couleur légèrement jaunâtre.

Observation de deux rameaux de saules.
La photo de gauche montre un rameau avec uniquement des fleurs femelles.
La photo de droite montre un rameau avec uniquement des fleurs mâles.
Chez les deux sexes, on surnomme ces fleurs par le terme de « chaton » parce qu’avant d’éclore, ces fleurs sont recouverts d’un duvet blanc, doux et soyeux.

Zoom sur un « chaton » femelle. Cette fleur sans pétale est donc constitué seulement d’un ensemble de pistils de couleur verdâtre.

Zoom sur un « chaton » mâle. Cette fleur sans pétale est donc constitué seulement d’un ensemble d’étamines de couleur jaune.

Fleurs hermaphrodites, monoïque ou dioïque chez les angiospermes :

Plus de 70 % des espèces d’angiospermes (plantes à fleurs) sont hermaphrodites, c’est-à-dire que les fleurs sont bisexuées : elles contiennent une partie mâle (étamines) et une partie femelle (le pistil).C’est le schéma classique de l’anatomie de la fleur que l’on apprend à l’école.
Chez environ 7% des genres d’angiospermes, les plantes sont dites monoïques, c’est-à-dire que les fleurs sont unisexuée, mais un même individu peut porter des fleurs et femelles (comme chez le Maïs, le chêne, les bouleaux…).

Dans le cas des Saules, on a des espèces dioïques. C’est le genre le moins communs de fleurs : seulement 4 % des genres d’angiospermes sont dioïques. Dans ce cas, les sexes sont séparés dans l’espace et sont portés par des individus différents.
Ci-contre, photo-montage comparant la fleur mâle d’un saule et la fleur femelle d’un autre saule avec une fleur d’amandier hermaphrodite.

Schéma récapitulatif de la répartition du sexe chez les plantes : Hermaphrodites, monoïque ou dioïque.

-Les salicacées sont des plantes dioïques tous comme les orties, les asperges…
L’avantage de ce type de reproduction est qu’elle impose une fécondation croisée (allogamie) entre individus et empêche l’autofécondation, comme cela peut être le cas chez de nombreuses espèces hermaphrodites. Or une autofécondation diminue fortement la diversité génétique des descendants.
Autrement dis, cette allogamie permet donc de maximiser la diversité génétique des descendants en empêchant l’autofécondation.

Publication : Avril 2020
Auteur(s) : Pierre-Jean Riou, professeur de SVT.

Crédits photos : Pierre-Jean Riou

 

Bibliographie :

Botanique, Biologie et physiologie végétales, Meyer, Reeb, Bosdeveix, Ed. Maloine
Petite flore de France, de Belgique, Luxembourg et Suisse. Thomas, Busti,Maillart

 

 

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-Quelques fleurs de montagnes – voir saule nain