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Les rouilles, des champignons parasites de plantes

Il vous est parfois arrivé dans vos balades de trouver des aspérités orange sur différentes plantes. Nous allons ici évoquer cette formation insolite, qui porte le nom générique de « rouille ».
Ici notre propos est illustré par un genre particulier de rouille : Phragmidium sp. Qui parasite des plantes de la famille des rosacées comme les rosiers, l’églantier, ou les potentilles.

Généralités sur les rouilles :

Les rouilles sont des maladies cryptogamiques (ou fongiques), c’est-à-dire que ce sont des maladies causées à une plante par un champignon.
Les rouilles sont des champignons basidiomycètes parasites à basides cloisonnées. Elles se manifestent par des sortes de pustules apparaissant sur les feuilles.
Les rouilles, scientifiquement appelé téliomycètes (classe de champignons) doivent leur nom à leurs spores riches en carotène qui leur donne une couleur orange intense. Ce groupe est très vaste, certains scientifiques pensent qu’il existe environ une espèce de rouille par espèce de plante vasculaire !
Les rouilles affectent l’agriculture probablement depuis que l’homme a commencé la domestication des plantes pour les cultiver, en particulier les céréales telles que le blé, la rouille du blé se nomme : Puccinia graminis.
Le contrôle de ces parasites en agriculture est donc un enjeu majeur pour la production alimentaire.

Photo 1/3 : Phragmidium potentillae sur feuille de Potentilla sp.
Photo prise le 31/05/2018 à l’Aiguille verte dans le Bargy, Haute-savoie.

Photo 2/3 : Aspect général de la rouille Phragmidium rosae-pimpinellifoliae sur Rosa sp. .
Photo prise le 24/06/2017, en redescendant de l’arête du Roc des Bœufs, dans les Bauges (Haute-Savoie).

Photo 3/3 : Observation au microscope (grossissement X 400) des spores orange, que l’on voit déposé sur les feuilles du rosier et qui serviront à la dissémination du champignon.

Les rouilles du genre Phragmidium :

Les rouilles du genre Phragmidium parasite seulement des plantes de la famille des rosacées.
Il existe un certain nombre d’espèces de Phragmidium, dont la plupart sont limitées à une ou à quelques espèces hôtes.
Sur les rosiers sauvages, Rosa canina et Rosa arvensis, on peut trouver deux espèces différentes de ce type de rouilles : P. mucronatum et P. rosae-pimpinellifoliae (voir photo 2).

Le climat le plus favorable aux rouilles du genre Phragmidium est une température douce avec une humidité élevée. La plupart des espèces du genre Phragmidium se trouve en Europe, mais des cas ont été observés en Asie et en Amérique du Nord.

Les plantes infectées par des espèces de Phragmidium présenteront une masse de spores orange caractéristique et une croissance déformée à des endroits spécifiques (voir photo 1 et 2). Ces plantes infectées peuvent être considérablement affaiblies et manquer de vigueur et peuvent même en mourir. De ce fait ce type de rouille est une calamité pour les cultivateurs de fleurs de roses, qui ont parfois recourt à des fongicides (pesticides détruisant les champignons).
Plus tard dans l’année, de petites taches noires ou des zones surélevées seront visibles. Ce sont des téliospores hivernantes.

Auteur(s) :
– Pierre-Jean Riou, professeur de SVT
– Barneix Guilhem, étudiant en Analyses et Techniques d’Inventaires de la Biodiversité
Crédits photos : Barneix Guilhem
 Publication :  17/11/2019

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