Les zostères forment de véritables prairies sous marines que l’on appelle herbiers. Ici il s’agit d’un herbier de zostère marine (Zostera marina). Ces herbiers se développent dans la zone infralittorale, depuis la partie dégagée jusqu’aux profondeurs de 3 à 4 m.
Les herbiers s’établissent sur des sédiments meubles, graveleux, sableux ou vaseux. La densité des racines et rhizomes permet une stabilisation du sédiment tandis que la couverture des feuilles est un frein à l’hydrodynamisme favorisant ainsi le piégeage des particules fines.
Photo de droite : vue à marée basse d’un herbier de zostères marines.
Photo de gauche : vue aquatique de l’herbier (marée remontante).
Les zostères sont un cas peu fréquent dans l’évolution des plantes de « de retour à la mer » : l’ancêtre des plantes terrestres était une algue.
On peut comparer ce retour à la mer évolutivement avec les mammifères ou reptiles marins.
Les herbiers sont des habitats d’une très grande diversité spécifique et fonctionnelle. En Bretagne, le nombre d’espèces présentes dans un herbier dépasse les 500 espèces pour la faune avec en moyenne 150 à 180 espèces de macrofaune invertébrée.
Phylogénie :
Les zostères sont des plantes à fleurs monocotylédones du groupe des alistamales, regroupant par exemple : le gouet tacheté, l’élodée du canada ou les posidonies.
Age estimé de ce clade (groupe) : 130 millions d’années.
Ce clade réunit 14 familles de plantes comme les aracées, les posidoniacées, les zostéracés etc… La plupart des alistamales sont soit aquatiques soit vive dans une atmosphère saturée en vapeur d’eau dans les forêts tropicales.
Pollinisation :
Contrairement aux plantes d’eau douce qui fleurissent essentiellement en dehors de l’eau et dont les fleurs anémogames (pollinisation par le vent) ou entomogames (pollinisation par les insectes), les zostères (comme les posidonies) ont une véritable pollinisation hydrogame (par l’eau).
Une de ces adaptations est la possession d’un pollen filamenteux visqueux qui dérive au grès des courants.
Evolution des populations :
Malgré leur abondance locale (le nombre de faisceaux de feuilles dans un herbier est en moyenne de 300 par mètre carré), les herbiers de zostères sont très vulnérables en raison :
De leur sensibilité aux stress et aux perturbations naturelles et anthropiques (humaines). Ceci est apparu dramatiquement dans les années 1930 lorsque les herbiers de Z. marina furent presque totalement détruits par la maladie appelée « wasting disease » dans tout l’Atlantique nord. Après avoir semblé au bord de l’extinction, l’espèce s’est lentement réinstallée dans de nombreuses localités.
De nouveaux types d’activités : il s’agit de la pêche à pied des palourdes, particulièrement dans le golfe du Morbihan, et le mouillage estival des bateaux de plaisance dans les abris naturels, zones de prédilection des herbiers. L’extension de l’ostréiculture et de la mytiliculture induit localement de très fortes régressions des surfaces colonisées par les herbiers.
Ces écosystèmes bien que rependues, sont fragiles et doivent rester sous surveillance pour pouvoir les protéger.
D’après :
-Site de l’ifremer : wwz.ifremer.fr/natura2000/…/Natura_NOT_0025_fiche_synthese_Herbiers_V1r0.pdf
–Classification phylogénétique du vivant Tome 1-Le Guyader, Lecointre
–Petite flore de France, Belgique, Luxembourg, Suisse. Thomas, Busti, Maillart.
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