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Cénozoïque – (de 66 à 2,5 Ma)

LE CÉNOZOÏQUE

Depuis 66 millions d’années

Le cénozoïque (parfois encore appelé tertiaire) est la dernière ère géologique : elle est comprise entre 66 millions d’années et aujourd’hui.
Elle se divise en trois périodes géologique :
-Le paléogène (66 à 23 Ma)
-Le néogène (23 à 2,5 Ma)
-Le quaternaire (2,5 Ma à aujourd’hui). Cette troisième période est visible dans la dernière page.

Quelques fossiles emblématiques du Cénozoïque

Les travertins calcaires de Sézanne (entre Troyes et Reims) renferment la plus ancienne flore du Cénozoïque français.
Ces fossiles ont été d’abord découvert par le paléobotaniste Gaston Saporta qui a décrit en 1842 cette flore.
La majorité des travertins connus sont récents : sub-actuel à seulement quelques millions d’années.
On connait aussi exceptionnellement des gisement fossilifères dans les travertins assez anciens comme ici celui de Sézanne datant de 60 millions d’années, au cours du paléocène.
En savoir plus sur la formation des travertins, voir l’article : formation de travertin, source pétrifiante et fossilisation

Crocodile fossile (Diplocynodon Darwini) provenant du site de Messel (Allemagne) datant de l’éocène : 47 millions d’années.
Messel est une localité célèbre pour ses extraordinaires fossiles de vertébrés, insectes et plantes qui ont la particularité d’être très bien conservés.
Photo prise à l’occasion de la bourse aux minéraux, fossiles et gemmes de Saint Marie aux Mines avec en 2019 une exposition des fossiles de Messel : voir sur leur site.

Photo de gauche : fossile très bien préservé du Cénozoïque, exemple de l’ambre Balte datant de 40 à 50 millions d’années.
Photo de droite : Zoom sur la petite araignée bien préservée dans l’ambre. Elle mesure 3 mm de long. Elle est ici observée à la loupe binoculaire.
En savoir plus sur l’article : Araignée préservée dans l’ambre.

Calcaire avec fossiles de planorbes et Limnées d’il y a 25 millions d’années durant la période Oligocène provenant de Forcalquier.
Planorbes et limnées sont des gastéropodes pulmonés d’eau douce herbivores. Ils vivent dans des mares et lacs peu profonds.
Pour respirer, ils reviennent vers la surface où ils rechargent leur poumons.
Les escargots, limaces, limnées, planorbes et proches parents forment le groupe des pulmonés.
Une diversification majeure des pulmonés aurait eu lieu vers 60 millions d’années au début du Cénozoïque.
Les pulmonés sont le seul groupe de mollusque qui sont sortis des eaux. Pour en savoir plus :
https://sciences-nature.fr/pulmones-seul-groupe-mollusques-sorti-des-eaux/

Fossile de coquilles saint Jacques géantes : Gigantopecten restitutensis vivant entre 20 et 16 millions d’années au miocène moyen présent au Muséum de l’Ardèche.

C’est durant cette ère que le groupe des mammifères ainsi que les oiseaux s’étendent sur l’ensemble de la planète. La végétation est dominée par les plantes à fleurs ou angiospermes apparues auparavant durant l’ère mésozoïque.

Ci-contre, exemple d’un mammifère de l’ère cénozoïque : Hipparion mediterraneum trouvé en Ardèche et datant de 8 millions d’années, vers la fin du Miocène. Il s’agit d’un proche parent des chevaux actuels. Ce spécimen est exposé au Museum de l’Ardèche.

 

Apparition de la lignée humaine à la fin du Cénozoïque

La lignée humaine ou homininés : La lignée humaine comprend tous les groupes d’êtres vivants descendants du dernier ancêtre commun de l’homme avec son plus proche parent, le chimpanzé (daté environ de 7 millions d’années).
Le seul représentant actuel de la lignée humaine est l’Homo sapiens

Sahelanthropus et Orrorin : vers l’ancêtre commun des Homininés

En 1999 puis en 2000, deux fossiles appartenant peut-être aux Homininés, étaient publiés : Orrorin tugenensis et Sahelanthropus tchadensis (appelé également Toumaï).
 Ces deux fossiles, découverts par des équipes franco-africaines rivales, ont relancé l’intérêt médiatique pour la paléo-anthropologie en France.

Sahelanthropus tchadensis (Toumaï), trouvé au Tchad et daté d’environ 7 Ma. Seul son crâne a été découvert.

Orrorin tugenensis, trouvé en Ethiopie, daté de 6,6 Ma

Ils sont toujours l’objet de discussion, puisque leur positionnement phylogénétique sur la branche des Homininés reste controversé.
En outre, tous deux ont été décrits comme bipèdes, sur des arguments différents :
-Pour S.tchadensis (dont seul le crâne est connu) : la position du trou occipital (trou qui relie le crâne à la colonne vertébrale) est assez centrale, ce qui est caractéristique de la bipédie. Ces résultats restent discutables puisque, par exemple, il n’est pas sûr que S. tchadensis soit un individu adulte, alors qu’on sait que chez les chimpanzés ou les gorilles, la position du trou occipital est plus centrale chez les jeunes que chez l’adulte.
-Pour O. tugenensis : la structure osseuse du fémur qui est oblique, ce qui caractérise la bipédie également. Mais ici le crane est absent pour conforter cette première observation.
Néanmoins, ces deux fossiles rapprochent les données paléontologiques des résultats de la phylogénie moléculaire.

Terres cénozoïques de Drôme et d’Ardèche

Devant l’entrée de la tour de Crest (près de la rivière Drôme), on peut observer un affleurement d’environ 3 mètres de haut d’une roche claire composé par l’accumulation de fossiles de coquilles Saint-Jacques. Ces fossiles sont datés d’environ 20 millions d’années.
Article complet : coquilles Saint Jacques fossiles à la base de la tour de Crest.

Reconstitution paléogéographique de la mer miocène en Provence et dans la vallée du Rhône il y a 20 millions d’années.

Il y a 20 millions d’années, après une très longue période continentale, la mer revient au Miocène sur la région Provence et bas Languedoc. En même temps que les Alpes se soulèvent, la masse continentale corso-sarde qui s’est détaché du sud de la France achève sa rotation vers l’est.
Ces mouvements s’effectuent sous l’effet de la poussée que l’Afrique exerce sur le nord.
Le golfe du lion s’effondre face à l’ouverture de la Méditerranée occidentale.
L’érosion des Alpes est à l’origine de nombreux sédiments qui se déposent dans cette mer et forme ce qu’on appelle le bassin molassique.

L’Ardèche possède un magnifique gisement de diatomite datant du Miocène : 8 millions d’années, il s’agit de la plus grande carrière exploitée en France. Voir photo de gauche.

La diatomite est une roche blanche légère (elle flotte dans l’eau). Cette roche est surtout utilisée pour filtrer les boissons alcoolisées ou l’eau des piscines.

La diatomite est composée de l’accumulation de millions de squelettes de petites algues unicellulaires : les diatomées.
Photo de diatomées vivantes au microscope. Les diatomées sont des algues brunes, enveloppées par un squelette externe siliceux nommé frustule.
L’accumulation de squelettes de diatomées pour former la diatomite se fait dans des contextes bien particulier : des lacs formés par éruption volcanique, l’eau du lac est alors riche en silice, ce qui permet aux diatomées de construire leurs squelettes.

On peut trouver des fossiles très bien préservé dans la diatomite comme des restes végétaux, des insectes, poissons, ou vertébrés.

Comme ci-contre, fait rarissime : un coléoptère dont les couleurs naturelles ont été préservées (taille 1cm).