Les notonectes sont des insectes très communs d’eau douce en Europe avec une taille d’1,5 cm.On les retrouve en eaux calmes : mare, étangs…
Leur nom vient du grec notos = dos et nectos = nage, elles se distinguent par leur nage sur le dos à la surface de l’eau.
Elles sont donc facile à observer et à reconnaître.
On connait en Europe, 6 espèces du genre Notonecta. On les distinguent par l’observation sur leur face dorsale des motifs de leurs ailes antérieures. Les deux espèces les plus communes sont Notonecta glauca et Notonecta maculata (illustrant cet article).
Cet article s’intéresse à :
– L’anatomie des notonectes : face dorsale et ventrale
-La prédation chez les notonectes
-Leur cycle de vie au cours de l’année
Photo 1/11 : Observation d’un groupe de 6 notonectes nageant à la surface d’une mare.
Les notonectes atteignent environ 1,5 cm de long, ce qui les rends facilement visible même de loin lorsqu’on arrive sur un point d’eau.
Elles nagent sur le dos en agitant leur pattes postérieures comme des rames et viennent respirer en surface.
Anatomie externe des notonectes : face ventrale et dorsale :
Photo 2/11 : Notonecte entrain de nager et respirer à la surface de l’eau, vue ventrale.
En haut de la photo, on voit son rostre piqueur-suceur présent entre ses deux pattes antérieures. Les pattes antérieures sont utilisées pour capturer la proie, et la maintenir.
Avec son rostre, la notonecte peut piquer douloureusement (mais sans danger), d’où son surnom d’ « abeille d’eau » qui lui est parfois donné.
Au centre de la photo, on voit ses deux grandes pattes postérieurs qu’elle utilise pour se déplacer, elles sont d’ailleurs pourvues de soies natatoires.
A l’arrière de la photo, une partie du corps affleure permet de capter l’air qui est ensuite emmagasiné dorsalement. sous et sur les hémélytres (ailes).
Photo 3/11 : Observation d’une notonecte face dorsale fixé sur un plant de charas (algue verte) au fond d’une mare.
Lorsque les notonectes sont posées sur le fond de la mare, elles ont la tête en bas.
La tête porte deux grands yeux rouge-noir, les antennes sont réduites et non visible.
On observe le stockage de l’air sur les hémiélytres (ailes) par l’effet de miroir, ou de « mercurisation », phénomène physique identique à celui observable chez l’Hydrophile. La rétention de l’air est favorisée, par une surfacede l’hémiélytre garnie d’une courte pilosité érigée.
Grâce à l’air emmagasiné, la notonecte remonte en surface sans effort, tel un bouchon.
Photo 4/11 : Identification d’une notonecte par observation de son aile antérieure ou hémélytre.
Les hémélytres ou hémiélytres sont les ailes supérieures (élytres) qui ne sont cornées ou coriaces qu’à la base, il s’agit d’une des caractéristiques spécifiques à l’ordre des hémiptères (ensemble des punaises, cigales et pucerons).
On a ici une notonecte avec des hémiélytres sombres portant des taches et mouchetures claires, il s’agit donc de l’espèce Notonecta maculata.
Identification selon les hémélytres tiré du livre : « Guide de la vie des eaux douces les plantes, les animaux et les empreintes » – GREENHALGH et OVENDEN
Les notonectes, des prédateurs :
Photo 5/11 : Une notonecte entrain de se nourrir d’un coléoptère s’étant noyé dans la mare. La puissance de son rostre lui permet de s’attaquer à des proies comparativement de grande taille comme ici. Les grandes proies sont souvent disputées entre plusieurs notonectes qui essayent de voler la nourriture à leurs congénères.
Photo 6/11 : Les notonectes peuvent aussi se nourrir de petits têtards.
Comportement de chasse :
Le comportement de chasse d’une notonecte est très stéréotypée et facile à observer.
Il peut être divisé en trois séquences, chacune étant évoquée par des stimuli différents :
– l’approche de la proie provoquée par des stimuli vibratoires, les vibrations sont souvent dû à un insecte entrain de se noyer;
– le saut, la capture de la proie par des stimuli optiques ;
– la piqûre finale par des stimuli tactiles.
Il est facile de déclencher ce comportement, il suffit de se munir d’un brin d’herbe et d’en agiter le bout sur la surface de l’eau. Les notonectes vont réagir comme si le brin d’herbe était une proie.
Photo 7/11 : Une guêpe entrain de se noyer dans la mare (après être venue s’abreuver). La guêpe se débat dans l’eau, ce qui émet des ondes à la surface de l’eau. La détection de ses ondes attirent les prédateurs, ici deux notonectes ainsi qu’un gerris (qui est aussi une punaise aquatique) sont entrain d’attaquer la guêpe et l’empêche de repartir de la surface de l’eau.
Cycle de vie au cours de l’année :
Photo 8/11 : Accouplement de Notonectes (Notonecta maculata) au fond de la mare. Les sexes sont séparés, mais très comparables.
L’accouplement a lieu à la fin de l’hiver et au début du printemps.
Photo 9/11 : Pontes de notonectes observés sur un substrat rocheux.
La ponte a lieu au printemps, les œufs sont aussi souvent insérés dans les tiges ou feuilles de végétaux aquatiques.
Photo 10/11 : Nombreuses larves de notonectes entrain de se nourrir d’une mue de larve de demoiselle.
Les larves ont la même allure et le même mode de vie que les adultes. On les distingue par leur petite taille et leur absence d’ailes, elles ont leur abdomen entièrement blanc.
Comme tous les insectes hétéroptères, les larves de notonecte subissent 5 mues successives pour atteindre le stade adulte.
Toutes les notonectes ont atteins le stade adulte à l’automne et elles hivernent au fond de l’eau sous ce stade.
Photo 11/11 : Notonecte hors de l’eau, entrain de préparer son envol.
Il est assez rare de voir les notonectes hors de l’eau, elles sortent seulement pour s’envoler et coloniser de nouveaux milieux, si leur milieu de vie contient trop de congénères, s’assèche etc…
Les adultes hivernent puis se reproduisent dès le printemps suivant et meurent pendant l’été (ils sont souvent parasités par des champignons).
Publication : Novembre 2020
Auteur(s) : Pierre-Jean Riou, professeur de SVT
Crédits photos et schémas : Pierre-Jean Riou
Bibliographie :
–https://doris.ffessm.fr/ref/specie/939 : COROLLA Jean-Pierre, ROCHEFORT Gaël, KUPFER Michel, SOHIER Sandrain : DORIS, 27/03/2019 : Notonecta glauca Linnaeus, 1758,
-les pages entomologistes d’André LEQUET page sur la notonecte
-Guide de la vie des eaux douces les plantes, les animaux et les empreintes – GREENHALGH et OVENDEN
En lien sur Sciences-Nature.fr :
Les pages :
-Exemples de prédation
-Insectes de la mare
Les articles :
-Une punaise qui flotte sur l’eau : le gerris
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