Photo de gauche : Vu d’un plant d’Aphyllante de Montpellier constitué d’une centaine de tiges dont une vingtaine sont en fleurs.
Photo centrale : Une seule tige d’Aphyllante de Montpellier fleurit à son sommet.
Photo de droite : Zoom sur la fleur d’Aphyllante, on observe bien les tépales (ensembles de pétales et sépales), les étamines ainsi que le gynecée central.
L’Aphyllante de Montpellier, Aphyllentes monspeliensis, est une plante courante en région méditerranéenne. On l’observe de 0 à 1200 m d’altitude.
Elle fleurit en mai juin, on la reconnaît facilement : elle forme une touffe composée de nombreuses tiges (il n’y a pas de feuille). Lorsqu’elle est en fleur, elle a une couleur bleue violacée.
C’est une plante thermoxérophile, c’est à dire qu’elle apprécie les milieux chauds et secs.
Elle pousse dans la garrigue : paysage végétal aride de la région méditerranéenne, caractérisé par un sous-sol calcaire, couvert d’une végétation broussailleuse assez éparse.
On peut trouver cette plante de manière dominante dans les régions marneuses comme par exemple dans la vallée de la Drôme ou dans le sud Ardèche.
Cette plante est légèremment toxique, ce n’est donc pas une bonne plante pour le paturage.
Nouvelle classification :
L’Aphyllante de Montpellier est une plante monocotylédone. Elle fait partie de l’ancienne famille des Liliacées. Les Liliacées ont aujourd’hui disparu aux vues des nouvelles découvertes génétiques qui ont modifié en profondeur la classification phylogénétique. L’ensemble des Liliacées font aujourd’hui parti de deux ordres distincts de plantes : les Liliales et les Asparagales.
L’Aphyllante de Montpellier appartient aujourd’hui à l’ordre des Asparagales et à la famille des Asparagacées.
Les Asparagales regroupes de nombreuses familles de fleurs comme pour les plus connues : Les Orchidacées, les Amarylidacées (famille de la narcisse), les Iridacées (famille des iris, crocus…) et les Asparagacées.
La famille des Asparagacées regroupe ensemble les asperges, les muscaris, le muguet et bien sûr l’Aphyllante de Montpellier.
L’Aphyllante de Montpellier, une plante xérophyte : adaptée au milieu sec
Dans la garrigue, la sécheresse est un impitoyable facteur limitant ; sécheresse d’hiver quand le mistral ou la tramontane arrachent les dernières molécules d’eau, sécheresse estivale durant l’été. Tous les végétaux persistants de la garrigue réalisent des performances pour se maintenir dans ces rigoureuses conditions climatiques, l’Aphyllante de Montpellier en est un exemple avec son absence de feuilles.
Il faut tous d’abord savoir que plus une feuille à une grande surface avec de nombreuses stomates (ouvertures entre l’air et la feuille), plus les pertes d’eau sont maximales.
Chez l’Aphyllante, l’absence de feuille permet de diminuer au maximum la surface d’échange entre l’air et la plante ce qui permet de diminuer les pertes d’eau.
C’est alors la tige qui est chlorophyllienne. Le tissu chlorophyllien dans la tige est protégé par une cuticule épaisse limitant là aussi les pertes d’eau.
Auteur(s) : Pierre-Jean Riou, professeur de SVT
Crédits photos : Pierre-Jean Riou
Publication : 07/06/2019
D’après :
–Petite flore de France, de Belgique, Luxembourg et Suisse. Thomas, Busti,Maillart
–Classification phylogénétique du vivant, tome 1, édition 4 Lecointre et Le Guyader
– Adaptations à la sécheresse des végétaux des garrigues méditerranéennes – Marcel VAILLAUD
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