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Dent de requin fossile du jurassique découverte dans des marnes

Photo de gauche : Dent de requin dégagée dans une roche marneuse. Cette dent a été trouvée sur la commune de La Voulte-sur-Rhône en Ardèche.

Photo de droite :  Zoom sur l’émail de la dent de requin. L’étude précise de la taille, de la forme de la dent permet de déterminer l’espèce ici :
Sphenodus longidens.

 

Cette dent de requin a été trouvée dans une roche marneuse. La marne est une roche sédimentaire constitué d’un mélange d’argile et de calcaire. Cette roche solide sous l’effet de la pluie s’effrite et s’érode facilement. Ainsi les éléments plus solide (comme une dent de requin fossile ou une ammonite) à l’intérieur de la roche peuvent être naturellement extrait lors de l’érosion. On trouve donc le plus couramment les dents de requin or de la roche, mais dans ce cas là ces dents ont déjà subit un début d’altération par la pluie.
Cette dent date de Callovien : il s’agit du dernier étage stratigraphique du Jurassique supérieur. Il s’étend de -166 à -164  millions d’années.

Les dents de requins, des fossiles communs :

Les dents de requins comptent parmi les fossiles de vertébrés les plus couramment retrouvés.
Les dents de requins sont souvent les seuls parties préservées lors de la fossilisation : les requins sont des poissons cartilagineux. Or le cartilage ce préserve très difficilement : tout comme sur un crâne humain, on ne retrouve pas le nez et les oreilles car ce sont des parties cartilagineuses qui ne se conserve pas facilement.

Les dents contenant de l’émail très solide sont alors les seuls parties qui sont préservées dans la roche.
Les dents de requins étant les éléments les plus couramment retrouvés, la détermination des espèces de requins s’effectue à l’aide de l’étude de la morphologie des dents.

La dureté des dents n’est pas la seule cause de leur abondance : les requins ont la particularité de renouveler tout au long de leur vie et constamment leurs dents lorsqu’elles sont usées.
Ainsi, chez certaines espèces actuelles, on dénombre le renouvellement de près de mille dents par an, pour une durée de vie moyenne d’une vingtaine d’années.

Cependant il existe des exceptions : certains sites fossilifères conservent même les parties molles comme le gisement de la Bossine à La-Voulte-sur-Rhône. On peut donc retrouver des spécimens entiers de requins, ce qui est scientifiquement beaucoup plus riche. Ci-contre un fossile de requin de 50 cm présenté au Muséum de l’Ardèche.

Il existe seulement quelques dizaines de gisements au niveau mondial où les parties molles des organismes sont préservés, on parle de Lagerstätte.

 

Auteur(s) : Pierre-Jean Riou, professeur de SVT
Crédits photos :  Pierre-Jean Riou
Publication :  02/05/2019

D’après :

-livre : Les fossiles empreintes du vivant, Bernard Riou

http://crioceratites.free.fr/callovien_29.htm

Page en lien sur Sciences-Nature.fr  :

http://sciences-nature.fr/paleo/