Archéognathes et thysanoures sont deux groupes d’insectes assez commun et pourtant peu connu. Depuis notre salle de bain jusqu’au rivage de l’océan ils sont là et souvent on ne les voit pas !
Ils représentent donc aussi une diversité impressionnante du vivant.
Ce sont les deux groupes à la base de l’arbre phylogénétique (arbre de parenté) des insectes. S’intéresser à ces 2 groupes, c’est donc aussi comprendre quels sont les caractères qui regroupe l’ensemble des insectes.
Bonnes découvertes !
Photo 1/6 : Photos d’un thysanoure (à gauche) et d’un archéognathe (à droite). Description plus précise de ces photos dans la suite de l’article.
Arbre phylogénétique simplifié des hexapodes et place des insectes
Les hexapodes regroupent l’ensemble des arthropodes qui ont 6 pattes.
Les insectes ou ectognathes « ecto- » à l’extérieur et « gnathes »mâchoire, se caractérisent par des pièces buccales à l’extérieur de la capsule céphalique (de la tête).
Cet arbre montre bien que tous les hexapodes ne sont pas des insectes ! Ainsi les collemboles, les protoures et les diploures ne sont pas des insectes puisque leurs pièces buccales sont à l’intérieur de la capsule céphalique.
Les plus anciens groupes d’insectes apparus et toujours présents sont les archéognathes et thysanoures présents à la base de l’arbre de parenté des insectes.
Les deux grands groupes d’insectes : Aptérygotes et Ptérygotes
Historiquement, les insectes ont été divisés en Aptérygotes et en Ptérygotes.
Aptérygotes de « a-« privatif et du grec « ptéro- » aile, signifie sans aile. : insectes qui n’ont pas d’ailes et dont les ancêtres n’en ont jamais eu.
Ce groupe comprend les thysanoures et les archéognathes. Il s’agit d’un groupe paraphylétique (regroupe un ancêtre commun avec une partie de ses descendants).
Ptérygotes : Insectes qui ont des ailes ou dont les ancêtres en avaient. Ensemble de tous les autres insectes : Ephéméroptères, Odonates et les Néoptères ex : abeille, puce (ailes perdus au cours de l’histoire évolutive).
Il s’agit d’un groupe monophylétique (regroupe un ancêtre commun et l’ensemble de ses descendants).
Les Thysanoures :
Ce sont des insectes au corps allongés et aplatis entre 5 et 30 mm de long. Leur surface est recouverte de petites écailles argentées d’où leur surnom de « poisson d’argent ». Les yeux composés sont réduits à quelques ommatidies.
Ce sont des détritivores diurnes des zones humides, de la litère, des anfractuosités rocheuses …, on peut aussi les retrouver en milieu désertique.
Photo 2/6 : Découverte sur le carrelage de la salle de bain : un insecte sans aile, le lépisme ou « poisson d’argent ».
Il appartient à la famille des thysanoures, les plus grands mesurent environ 3 cm.
Cet insecte inoffensif se nourrit de détritus, moisissures, poils d’animaux, cheveux au sol, papier, coton etc…
Il peut demeurer plusieurs mois sans s’alimenter et est donc résistant aux «famines» imposées par les logements propres.
Photo 3/6 : Observation de ce lépisme à la loupe binoculaire.
On observe avec détails dans la deuxième image l’ensemble des écailles brillantes recouvrant le corps et lui donnant cet aspect si brillant. On voit également les discrets yeux à facettes de chaque côté de la tête.
Les Archéognathes :
Ce sont des insectes allongés et cylindrique de 6 à 26 mm de long. Ils possèdent deux gros yeux composées contigus (qui se touches).
Ils ont deux longs palpes maxillaires qui leur permet d’appréhender leur environnement.
Ce sont des animaux nocturnes qui fréquentant la litière, les mousses. Ils se nourrissent, d’algues, de lichens ou de détrititus. On les trouve sur tous les milieux terrestre de la plage à 4800 mètres d’altitude.
Photo 4/6 : Découverte d’un archéognathe dans un sol forestier sous l’écorce d’une branche en décomposition.
Photo de gauche : vue de dessus, cet individu mesure environ 3 cm de long, on voit clairement ces yeux qui sont contigus.
Photo de droite : vue de profil.
Photo 5/6 : Archéognathe trouvé sous un rocher dans la garrigue. Sa couleur grise lui sert probablement de camouflage.
Avec ses antennes et ses cerques (à l’arrière), il est relativement long : 4 cm.
Photo 6/6 : Ensemble de Petriobus maritimus, le pétriobe maritime que l’on trouve en bord de mer dans des pelouses soumises aux embruns marins. Il mesure ici 15 mm de long.
Publication : Janvier 2020
Auteur(s) : Pierre-Jean Riou, professeur de SVT
Crédits photos :
Barneix Guilhem
Pierre-Jean Riou
D’après :
–Classification phylogénétique du vivant, tome 2, édition 4 Lecointre et Le Guyader
–Diversité animale, histoire, évolution et biologie des Métazoaires, D. Poinsot – M. Hervé – B. Le Garff – M. Ceillier
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