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Observation microscopique symbiose du ver de Roscoff

Observation microscopique du vers de Roscoff : un exemple de symbiose

Observation microscopique d’un petit ver marin : le ver plat de Roscoff, Symsagittifera roscoffensis qui mesure de 1 à 4 mm de long.
Il s’agit d’un ver symbiotique : il vit avec des algues, il s’agit donc d’un « animal-plante ».
On le trouve à marée basse sur le sable sur toute la façade atlantique ainsi que la manche.

Photo 1/2 :  deux vers côte à côte observés au microscope 40X.

Photo 2/2 : (X 100) extrémité antérieure (« tête ») du ver plat
On y voit clairement les micro-algues vertes et au centre on distingue le statocyste (circulaire). On observe deux tâches marrons à équidistance de ce statocyste, il s’agit des 2 photorécepteurs.

Le statocyste est un gravito-senseur qui permet au ver de s’orienter dans l’espace. Le statocyste est un organe de l’équilibre sensible à la gravité chez les invertébrés et chez les plantes. Il comprend au moins un statolithe solide entouré de cellules ciliées (cils sensoriel).

Le ver possède deux photorécepteurs qui flanquent le statocyste : la perception de la lumière permet au ver de se diriger vers des environnements éclairés : on parle de phototropisme.

Le ver abrite jusqu’à 25 000 cellules d’algues vertes dans son corps ! Il s’agit d’une algue verte unicellulaire : Tetraselmis convolutae. L’interaction qui s’établit entre les deux partenaires est de nature symbiotique puisque chacun en retire un bénéfice : le ver prélève les produits de la photosynthèse de l’algue alors que l’algue trouve dans son hôte un milieu protégé des prédateurs du zooplancton.
La symbiose est obligatoire pour le ver adulte dans la mesure où celui-ci présente un tube digestif régressé non fonctionnel, le rendant entièrement dépendant de l’algue pour sa nutrition carbonée.

La symbiose est obligatoire pour le ver adulte dans la mesure où celui-ci présente un tube digestif régressé non fonctionnel, le rendant entièrement dépendant de l’algue pour sa nutrition carbonée.

Comment le ver rencontre-t-il son algue ?
L’algue ne se transmet pas de génération en génération : les vers juvéniles, de couleur blanche doivent incorporer l’algue dans leur organisme. Ils ingèrent des algues par leur tube digestif (encore fonctionnel à ce stade du développement), lesquelles seront ensuite phagocytées par les cellules de parenchyme du ver. Ce mécanisme permet l’établissement d’une symbiose endocellulaire.
Et si la rencontre entre le ver et l’algue n’a pas lieu, le ver est condamné à mourir !

Publication : Février 2018
Auteur(s) : Pierre-Jean Riou, professeur de SVT
Crédits photos : Pierre-Jean Riou