Photo de gauche : Haie de peupliers fortement parasitée par de nombreux plants de gui visibles sous forme de touffes vertes. Photos prisent dans le parc d’Interlaken au centre de la Suisse en janvier 2018.
Photo de droite en haut : Rameau mâle. Le gui est une espèce dioïque, c’est à dire qu’il existe des plants mâles et des plants femelles.
Photo de droite en bas : Rameau femelle avec les infrutescences (ou baies) visibles.
Le gui blanc (Viscum album) est une plante parasite commune dans toute la France. Il est très fréquent sur les peupliers et pommiers, fréquent sur les Tilleuls, Saules, Robiniers et Sorbiers.
Le gui doit son nom à la pulpe collante de ses baies (viscus = gui). Les baies blanches sont visibles sur les rameaux femelles.
Le gui appartient à la famille des santalacées, petite famille de plantes d’herbacées à fleurs sans pétale.
Culture :
Autrefois récolté par les druides, c’est en Europe une plante traditionnelle qui, avec le houx, sert d’ornementation pour les fêtes de Noël et de fin d’année.
Le gui, exemple de plante hémiparasite :
Vivant sur les branches des arbres, on dit que le gui est une plante épiphyte. Dépourvu de racines, il est fixé à son hôte par un suçoir primaire de forme conique qui s’enfonce profondément jusqu’au bois de l’hôte.
En observant en aval de son point de fixation, on remarque que la branche de l’hôte est moins bien développée ou même parfois desséchée. Ceci s’explique car le gui parasite son hôte et il nuit donc à son développement.
Plus précisément, le gui est une plante que l’on dit hémiparasite : à moitié parasite.
Le gui effectue la photosynthèse, il est donc autotrophe au carbone : c’est à dire qu’il est capable d’assurer la production de molécules organiques seuls.
Cependant le gui est dépendant de l’arbre pour l’eau et les sels minéraux.
Le gui puise ces éléments dans les vaisseaux du xylème transportant la sève brute (contenant de l’eau et sels minéraux).
Des recherches datant de 1991 (Sallé et Tuquet) montrerait que le gui ne serait pas un hémiparasite « parfait » : sa photosynthèse n’est pas optimale (déficience fonctionnelle des chloroplastes) et il prélèverait également une partie des photo-assimilats de sa plante hôte : il serait donc aussi connecté au phloème : vaisseaux riches en photo-assimilats.
Le gui pourrait ainsi devenir peu à peu une plante totalement parasite : holoparasite, si elle perd totalement la capacité de faire la photosynthèse.
On estime aujourd’hui que chez les angiospermes parasites : 90 % sont hémiparasites et seulement 10 % holoparasites (perte totale de la capacité de faire la photosynthèse).
Dispersion du gui:
La dispersion des graines de gui dépend de deux espèces d’oiseaux.
Elle est essentiellement assurée par la grive draine, qui raffolent des fruits du gui et rejettent les graines non digérées dans leurs fientes, parfois à plusieurs kilomètres compte tenu du temps de la digestion.
Les fauvettes à tête noire qui décortiquent les baies sur place assurent une dissémination beaucoup plus localisée. Elles sont incapables d’avaler le fruit et se contentent d’en extraire la pulpe.
Auteur(s) : Pierre-Jean Riou, professeur de SVT
Publication : 24/01/2019
D’après :
–Petite flore de France, de Belgique, Luxembourg et Suisse. Thomas, Busti,Maillart
–Botanique, biologie et physiologie végétales. 2ième édition. Meyer, Reeb, Bosdeveix.
Page en lien sur Sciences-Nature.fr : Le parasitisme
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