Photo de gauche : Observation à marée basse en Bretagne d’une Tethya Citrina bien sphérique et de couleur orangée.
Photo de droite : Tethya citrina déchirée, on observe à l’intérieur distinctement de grands spicules visibles à l’oeil nu : on parle de mégasclères.
La ressemblance de cette éponge avec le fruit va au delà de l’aspect visuel puisqu’en la coupant en deux sa structure interne évoque celle d’une orange.
Tethya citrina : l’orange citron ou l’orange de mer de Manche-Atlantique est une éponge qui a une forme quasi sphérique et un diamètre compris entre 2 et 10 cm, mais elle peut aussi présenter une forme plus écrasée en patatoïde.
Cette éponge présente une couleur orange qui tend souvent vers le jaune plus ou moins pâle voire le blanchâtre.
Distribution :
Tethya citrina se rencontre en Manche, Mer du Nord, et dans l’Atlantique Nord. Elle est également signalée en Méditerranée, où elle est beaucoup plus rare.
Tethya aurantium (l’orange de mer) est l’espèce jumelle, strictement méditerranéenne. Jusqu’à il y a peu, les deux espèces portaient ce même nom.
On trouve cette espèce fixée dans des endroits ombragés sur les rochers ou sur les parois des grottes, depuis la surface jusqu’à environ 130 mètres de profondeur.
Les spicules : le squelette des éponges
Les spicules sont des éléments structurels présents dans la plupart des éponges. Ils fournissent un soutien structurel et permettent une défense contre les prédateurs. Les grands spicules visibles à l’œil nu sont appelés mégasclères, alors que les plus petits microscopiques sont appelés microsclérès.
Les mégasclères visible sur la photo de droite sont de type tylostyles (baguettes allongées en forme d’allumette).
Les spicules peuvent être précisément étudiés au microscope et leur variétés de formes permet de déterminer à quelles espèces d’éponges peut appartenir un certains types de spicules.
Les données génétiques chez les éponges :
Les éponges ont une anatomie très particulière : l’adulte reste fixé sur un substrat et filtre l’eau grâce à un réseau de canaux et de chambres pour en retirer les micro organismes dont il se nourrit.
Elles n’ont ni système nerveux, ni système digestif…. Ce qui a semé le doute au sein de la communauté scientifique pour savoir si les éponges était bien des animaux ?
Des analyses génétiques à la fin des années 90 ont confirmé que les éponges sont bien des animaux pluricellulaires ou métazoaires, ce qui met fin à des siècles d’incertitudes et de débats.
Ce que nous apprennent également l’étude des séquences d’ADN (phylogénie moléculaire) c’est que les éponges seraient avec un autre groupe d’animaux marins ressemblant à des méduses (les cnétophores) l’une des branches de la faune actuelle à avoir émergé très tôt dans l’histoire des animaux.
Les analyses génétiques plus récentes (années 2010) montrent qu’on retrouve de nombreux gènes en communs entre les éponges et les vertébrés, deux lignées séparées depuis 700 millions d’années.
On peut citer par exemple : les gènes de fabrication des cellules sexuelles ou des gènes impliqués dans le développement.
Malgré une morphologie relativement simple, les éponges possèdent un génome bien plus complexe que ce que l’on imaginait il y a encore dix ans.
Auteur(s) : Pierre-Jean Riou, professeur de SVT
Publié le : 19/12/2018
D’après :
– http://doris.ffessm.fr/Especes/Tethya-citrina-Orange-de-mer-de-Manche-Atlantique-263
– Revue : Espèces, n°30 – (déc 2018 à fév 2019). Article : Eponges : les premiers animaux ? Emmanuelle Renard et Carole Borchiellini maîtres de conférence à Aix-Marseille.
–https://en.wikipedia.org/wiki/Sponge_spicule
Commentaires récents