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Fleurs de montagnes

Fleurs de montagnes :

En montagne, les conditions de vie peuvent être extrêmes, par exemple tous les 1000 mètres d’altitude la température chute de 6°C, de plus les rayons UV sont plus intenses dû fait de la moindre protection de l’atmosphère plus fine.
Ce milieu de vie extrême a été colonisé par un ensemble végétaux et durant le printemps et l’été, on peut voir de nombreuses espèces de fleurs.
Sur cette page sont décrites quelques fleurs typiques des Alpes et autres reliefs français.

Photo prise au col du Lautaret (2050 m) au moi de juin : diversité d’espèces et de couleurs.
Les pelouses alpines sont un écosystème montagnard particulier. Elles sont naturellement présentes en haute altitude (plus de 2200 mètres) où les températures empêchent la présence de tout arbres.
On peut retrouver des pelouses alpines à des altitudes inférieures comme ici 2050 mètres : elles sont maintenus par les pâturages, si les pâturages cessent, le milieu peu à peu se ferme au profit d’une forêt.

Orchidacées :

Orchis sureau du haut plateau ardéchois (1300 m).
Les deux formes de couleur de l’orchis sureau : jaune ou violette est un exemple facilement observable de diversité génétique au sein d’une même espèce végétale.
Pourquoi cette diversité génétique est-elle maintenue chez cette plante ?

L’orchis sureau ne fournit pas de nectar aux pollinisateurs, il y a donc pour elle une économie de sa fabrication. Cependant les pollinisateurs cherchent le nectar qui est pour eux leur source de nourriture.
Afin d’éviter les plantes sans nectars, les pollinisateurs arrivent à reconnaître facilement la fleur qui n’en fournit pas et ne vont plus la butiner. Il n’y a alors plus de pollinisation (nécessaire pour la reproduction de la plante).
Le maintient de deux morphes de couleurs différentes permet de tromper les pollinisateurs : ceux ci vont considérés les fleurs de couleurs différentes comme des espèces différentes. Les pollinisateurs ont d’autant plus de mal à différencier les fleurs sans nectars lorsque celles ci sont différentes.

L’orchis de Savoie : Dactylorhiza Savogiensis. Inflorescence en épi dense, composée de 15 à 30 grandes fleurs de couleur rouge violacé au labelle trilobé parcouru de lignes et tirets pourpres.

Primulacées :

 Une fleur de montagne : la soldanelle des Alpes. C’est une fleur de la famille des primevères, elle pousse entre 900 et 3000 mètres d’altitude.
Il s’agit d’une espèce des combes à neiges. Les combes à neige sont des lieux dont la topographie permet une accumulation de neige en hiver. Ce sont les derniers endroits qui sont enneigés au début de l’été. De ce fait, la végétation s’y développe plus tardivement.
Des analyses génétiques récentes montrent que les soldanelles sont originaires de l’Himalaya.
Photo prise au col de l’Izoard, à 2360 mètres d’altitude.

L’androsace helvétique est une fleur de haute altitude : elle pousse sur les arêtes rocheuses de 2000m jusqu’à 3500 m. Cette Primulacée est rare et protégée. Sa forme en coussinet ainsi que ses petites feuilles duveteuses la rendent particulièrement adaptée au froid.
Les coussinets mesurent entre 5 et 10 cm de diamètre.

Astéracées ou composées :

Photo prise au col du Lautaret : L’edelweiss ou étoile d’argent, étoile des glaciers est parmi les plus célèbres des plantes de montagne. Son nom provient de l’allemand edel, « noble », et weiß, « blanc ».
En Suisse, l’edelweiss est souvent utilisé comme un véritable emblème national, il figure notamment sur la pièce de 5 francs suisses.
Son habitat : pelouses rocailleuses de haute altitude : entre 1 300 et 3 000 mètres.

L’arnica pousse entre 800 et 2800 mètres d’altitude en sol acide. Cette plante est utilisée en pharmacie sous forme de pommade à l’arnica utilisée contre les coups et hématomes.

La fleur est de couleur jaune à orangée. Elle fait partie de la familles des Astéracées (comme la marguerite).

L’aster des alpes se reconnait facilement avec sa couleur violette. Aster alpinus apprécie le soleil sur des pelouses caillouteuses sèches ou dans des bois clairs. Elle peut approcher l’altitude de 3 000 m. Elle fleurit de juin à septembre.

renonculacées et rosacées  :

La benoîte rampante est une plante vivace rhizomateuse de la famille des Rosacés. Elle forme de longs stolons qui lui permettent de se reproduire de manière végétative et de coloniser rapidement le milieu. Cette espèce montagnarde et rare apprécie les moraines, les alluvions, les éboulis, les rochers exposés au nord, à une altitude comprise entre 2 000 et 3 000 m.
Une fois la fleur fécondée, on observe ces graines sous forme de « filets cotonneux » (deuxième image).

Une fleur de montagne présente entre 400 et 2200 mètres d’altitude : l’anémone hépatique (Hepatica nobilis) ou Hépatique à feuilles trilobées.
On la reconnaît facilement a ses feuilles à trois lobes ainsi que ses fleurs violettes, blanches ou bleues.
Il s’agit d’une plante calcicole : que l’on trouve dans les régions calcaires. La fleur de cette photo provient de la région du Diois.
C’est une plante à la floraison précoce (mars-avril) dont il existe des variétés cultivées.
On la trouve couramment en sous bois herbacés.
C’est une fleur de la famille des renonculacées. Les renoncules se reconnaissent car elles possèdent : 5 pétales, 5 sépales, n étamines et n carpelles.

Arbres d’altitude :

Qu’est ce que cette petite plante rampante ?
Il s’agit d’un arbre centenaire entier de 20 cm : un saule nain !
Photo prise au col du Galibier à 2600 mètres d’altitude.
Cette petite taille est donc une adaptation à l’altitude avec ces températures froide tout a long de l’année. C’est un des rares arbres que l’on peut donc rencontrer dans l’étage alpin (de 2200 à 2800 mètres).

Cette arbre n’est pas mort, il s’agit du seul conifère français à perdre ses aiguilles : le mélèze.

Autres familles de fleurs  :

 La Gentiane de Koch ou Gentiane acaule se trouve jusqu’à plus de 2 500 m, en milieux ouverts, comme les prairies et les pelouses alpines.
Cette plante présente un appareil aérien peu développé sans tige et avec des feuilles plaquées au sol pour exposer le moins possible de surface à l’air glacé présent en altitude et au vent.
Ces fleurs de très grande taille par rapport à la plante nécessitent beaucoup d’énergie, elles ont pour fonction d’attirer les insectes pollinisateurs. En effet, ces derniers perçoivent très bien la lumière bleue et ultraviolette. La « grande » taille des clochettes de la Gentiane de Koch accentue le pouvoir attractif de la fleur et augmente ainsi la probabilité de sa fécondation.
Elle pousse uniquement sur des sols acides. Elle est souvent confondue avec la Gentiane acaule, qui est une autre gentiane alpine très ressemblante, mais qui est pousse sur terrain calcaire. Ces deux espèces s’excluent mutuellement : on dit qu’elles sont vicariantes. On appelle vicariance le fait que deux espèces voisines occupant la même niche écologique s’excluent l’une l’autre à cause de barrières géographiques ou pour des raisons écologiques. A l’endroit où se trouve une espèce, l’autre est absente. Les deux espèces ont probablement un ancêtre commun.

Le panicaut bleu des Alpes ou chardon bleu des Alpes (Eryngium alpinum) est une plante herbacée vivace de la famille des ombellifères. C’est une plante rare que l’on peut découvrir notamment dans la Vallée du Fournel (Hautes Alpes), un lieu unique en son genre qui abrite plusieurs milliers de spécimens.
Le chardon bleu est protégé au niveau national d’après l’arrêté du 20 janvier 1982, il est donc strictement interdit de ramasser ou d’arracher cette plante à son milieu naturel.

 Distinction entre deux fleurs de montagne : Gentiane et Vératre

On trouve le Vératre blanc, veratrum album et la Gentiane jaune Gentiana lutea, dans tous les massifs montagneux de France. On les trouve généralement à plus de 800 mètres d’altitude jusqu’à 2600 mètres dans les pelouses alpines.
Ces deux espèces se développent dans les prairies et clairières où il y a notamment du paturage.
On retrouve donc ces deux plantes dans le même milieu, de plus ce sont des plantes ressemblante. On peut donc facilemment les confondre, ce qui peut être grave puisque la Vératre est une plante très toxique.

Comment distinguer Gentiane et Vératre ? :

De juin à août on peut observer ces plantes en pleines floraisons, il est alors facile de distinguer la Vératre qui a de petites fleurs de couleur blanchâtre de la Gentiane qui a des fleurs de plus grandes tailles et jaunes (voir photos).

-Toute l’année, on peut utiliser la différence de disposition des feuilles : La Gentiane a les feuilles qui sont opposées alors que la Vératre a les feuilles qui sont alternées.
Feuilles alternées : isolées et disposées alternativement de part et d’autre de la tige.
Feuilles opposées : lorsqu’elles sont disposées par deux, au même niveau, l’une en face de l’autre sur une tige ou un rameau.

Plant de Vératre blanc ,Veratrum album, les feuilles sont alternées.Taille du plant = 1 mètre.

Zoom sur une fleur de vératre.

Bien que ressemblantes, Gentiane et Vératre n’appartiennent pas à la même famille de plante.

Le Vératre blanc est une plante de l’ancienne famille des liliacées. On reconnaît les liliacées par leur fleur de type 3 à 6 tépales, 6 étamines et 3 carpelles soudés en un ovaire.
Les Liliacées ont aujourd’hui disparu aux vues des nouvelles découvertes génétiques qui ont modifié en profondeur la classification phylogénétique. L’ensemble des Liliacées font aujourd’hui parti de deux ordres distincts de plantes : les Liliales et les Asparagales.
La Vératre appartient aujourd’hui à l’ordre des Liliales et à la famille des Melanthiacées.

Plant de Gentiane jaune ou Grande Gentaine, Gentiana lutea, les feuilles sont opposées. Taille du plant = 1 mètre.

Zoom sur une fleur de Gentiane jaune.

La Gentiane jaune appartient à la famille des Gentianacées, il s’agit d’une famille de plante à fleurs moyennement courante , on compte en France 43 espèces de Gentianacées.

Utilisation de la Gentiane :

La racine de Gentiane jaune , râpée dans l’alcool et additionnée de divers arômes sert à élaborer des boissons alcoolisées auxquels elle confère de l’amertume. On la retrouve notamment dans : la Suze, l’Avèze, la Gentiane etc…

Le danger est d’utiliser par confusion des racines de Vératre pour faire ces alcools, or la Vératre est une plante très toxique, voir mortelle.
Il est donc nécessaire de bien distinguer Gentiane et Vératre.