Diversité de mousses : les premières plantes terrestres.
Les mousses, sont des plantes communes que l’on ignore trop souvent face à la beauté des plantes à fleurs. Ce sont les premières plantes qui se sont développées sur la surface des terres.
Mousses
Les mousses ou bryophytes se caractérisent par :
-De petites feuilles allongées présentes tout le long de la tige du gamétophyte. Ces feuilles sont très fines, parfois une seule couche cellulaire, ce qui rend leurs observations microscopique très intéressante.
-Des rhizoïdes pluricellulaires à la base de la tige du gamétophyte. Les mousses n’ont pas de racines.
-Les méiospores sont libérés par l’ouverture de l’opercule au sommet de la capsule portée par le sporophyte.
Les mousses : des plantes pionnières
Ces photos de mousses blanches ont été prises dans l’ancienne carrière du volcan de Lemptegy dans la chaîne des puys (Auvergne).
Il s’agit d’un exemple de végétation pionnière qui peu à peu recouvre les scories (roches volcaniques).
Le Lemptegy était exploité de 1945 jusqu’en 1991 pour ces scories concassées appelée pouzzolane. Il s’agit d’un site géologique remarquable car on peut étudier l’intérieur du volcan et notamment ces cheminées.
Cependant ce beau gisement disparait peu à peu naturellement par le recouvrement de la végétation : on a une succession écologique qui se met en place.
Les mousses Racomitrium canescens sont les plantes pionnières qui vont de part leur décomposition former peu à peu un sol permettant l’installation de nouvelles plantes comme des fougères, des pins etc…
Les mousses : des plantes constructrices d’écosystèmes, exemple des tourbières à sphaignes
Ensemble de sphaignes dans un marais. Les sphaignes sont des mousses qui se développent en milieu humides.
Dans les tourbières acides (pH<5) de climat atlantique ou montagnard, la tourbe est principalement constituée de sphaignes.
Au niveau de ces tourbes, la matière organique se décompose très peu car on a : un milieu anoxique(sans oxygène), acide et avec des températures fraîches. L’ensemble de ces éléments empêchent le développement massifs de micro-organismes décomposeurs. Ainsi la matière organique est préservée, elle s’accumule à la surface de l’eau et forme de la tourbe.
Feuille de sphaigne observé au microscope. On observe très bien deux types cellulaires : les chlorocytes et les hydrocytes . Les hydrocytes sont de grandes cellules mortes à paroi cellulaire criblée de pores, pouvant emmagasiner de l’eau comme une éponge, elles permettent donc d’élaborer une réserve d’eau.
Les chlorocytes sont les cellules où se déroule la photosynthèse, permettant l’autotrophie de la plante.
L’origine de l’acidité des tourbières :
Les marais sont des zones très pauvres en éléments minéraux. Dans les tourbières le milieu est pauvre en éléments minéraux, on parle de milieu oligotrophe. Les sphaignes sont adaptées à cette condition de vie difficile :
Elles possèdent des ATPases membranaires très développées afin de récupérer le plus facilement possible les ions présents dans l’eau.
Le fonctionnement de ces ATPases provoque le rejet de nombreux ions H+ dans le milieu. Ce rejet d’ions H + dans l’eau des tourbières contribue à une augmentation de l’acidité du milieu.
Cette acidité participe à la formation d’un milieu propice à une faible dégradation de la matière organique.
Les mousses : des plantes qui peuvent survivres aux conditions sèches
Photo de gauche : Mousses Pleurochaete squarrosa en état déshydratée. Cette espèce vie sur sol calcaire sec, exposé et caillouteux, herbeux et peu couvert.
Photo de droite : 1 minute après réhydratation de la mousse, l’ensemble des feuilles sont déjà déployées.
La reviviscence chez les mousses :
La reviviscence est la propriété de certains êtres vivants d’effectuer un retour aux manifestations de la vie lorsque les conditions extrêmes (sécheresse, climat…) qu’ils ont dû endurer sont terminé.
Durant les périodes sèches ou froides assez longues, certaines mousses (des dunes, rochers, toits, troncs) perdent jusqu’à 90 % de leur eau interne et passent alors progressivement en vie ralentie ou anhydrobiose, avec arrêt de la croissance et du métabolisme. Pour certaines espèces adaptées à la grande sécheresse, cette phase peut durer des décennies. Par la suite, elles peuvent se réhydrater en quelques minutes pour reprendre une vie normale : c’est le phénomène de reviviscence, tout à fait caractéristique de ce groupe de végétaux.
Photo de gauche : Vue sur la côte Bretonne d’une dune. On observe sur cette dune de nombreuses graminées : ce sont des oyats (Ammophila arenaria). On trouve également un tapis de mousses des dunes : Tortula ruraliformis.
Photo de droite : Zoom sur Tortula ruraliformis. Ici la mousse est hydratée : ses feuilles sont déployées.
Lorsque la mousse est déshydratée, ses feuilles sont recroquevillées, on parle de phase de dessication.
La reproduction des mousses :
Observation des structures reproductrices de mousses : les sporophytes, longues soies orangées qui ont en leur sommets des coiffes contenant les méiospores.
L’observation des sporophytes peut être magnifié par un certains nombres de facteurs naturels : un éclairage rasant, les gouttes d’eau à leur sommet, le gel etc…