Insectes de la mare :
La mare est un endroit très riche en biodiversité, on peut notamment y découvrir de très nombreux insectes spécifiques du milieu aquatique.
Parmi les plus connus : libellules, moustiques, notonectes, dytiques mais aussi d’autres plus discrets et tout aussi intéressants : gyrins, hydromètres, vers de vase, larves de dytiques, éphémères …
Les insectes de la mare sont très intéressant également d’un point de vue évolutif : on étudie de multiples adaptations permettant la vie en milieu aquatique, comme par exemple citer les trachéobranchies qui permettent la respiration.
Voici ici présenté un ensemble d’espèces communes des mares classées selon les genres : Odonates (libellules), éphémères, diptères (mouches et moustiques), coléoptères, hémiptères (punaises), mégaloptères.
Si vous vous intéressez au reste de la faune de la mare (mollusques, crustacés…) voir : http://sciences-nature.fr/bio/biodiversite-animale/faune-de-mare/
Odonates (libellules et demoiselles)
Une libellule vient juste de muer, à ce moment précis elle est fragile car la nouvelle cuticule (carapace rigide) n’est pas encore suffisamment durcie, de plus elle n’a pas encore ses couleurs.
Ici ses ailes ne sont pas encore dépliées, la mue est donc très récente.
Le passage entre le stade de larve et celui de la libellule correspond à un ultime mue (dite mue imaginale).
L’anax empereur Anax imperator est une libellule de grande envergure : jusqu’à 11 cm !
Sur cette photo il s’agit d’un individu mâle de couleur bleu alors que la femelle est de couleur verte.
Il est très territorial : il se concentre sur la protection de son environnement et passe la plupart de son temps a chasser les mâles rivaux.
Il peut être souvent vu en train de patrouiller aux alentours des points d’eau.
Cette libellule, dévore souvent ses proies en vol.
Deux couples de Demoiselles sont alignés lors de la ponte des œufs sur une brindille. Il s’agit ici d’agrion jouvencelle : Coenagrion puella
Après l’accouplement, le mâles (ici en bleu) restent accroché à leur femelle jusqu’à la ponte des œufs afin d’éviter qu’elle ne s’accouple avec d’autres mâles. Ici ils retiennent les femelles au niveau du cou grâce à leurs appendices anaux.
Ephémères
Diptères
Ponte de moustique : généralement dans les pneus abandonnés ou les récipients artificiels, des milliers d’œufs et de larves de moustiques communs pullulent,
les œufs ne sont pas visible à l’œil nu, on ne les voit qu’en groupe comme un petit tas de 1/2 cm à la surface de l’eau chaque « tas » contient environ 100 œufs !
Ils sont très nombreux dans ces endroits car ils ne possèdent pas de prédateurs, il faut alors faire très attention car les moustiques causent des piqures douloureuses et peuvent être vecteurs de maladies. Dans les mares, le moustique commun est aussi bien présent mais en quantité beaucoup plus faible que dans un pneu car la majorité des larves sont mangées par d’avides prédateurs.
Une larve d’insecte étrange : celle du Chaoborus crystallinus ou ver de cristal. Photo de droite : vue de profil. Photo de gauche : vue de face.
Comme son nom l’indique elle est transparente comme le cristal, on voit par transparence ses organes : appareil digestif le long du corps et 4 petites sphères grises qui sont ses vésicules hydrostatiques.
Les vésicules hydrostatiques sont ses flotteurs qui lui permettent de vivre entre deux eaux (zone pélagique).
Les larves vivent en groupe dans des lacs, étangs ou mares.
Les larves aquatiques sont carnassières : elles se nourrissent de très petites proies (daphnies et petites larves de moustiques), qu’elles capturent grâce à leurs antennes modifiées : ces antennes saisissent la proie et la conduisent jusqu’à la bouche.
Les adultes ont une vie brève. Ils se nourrissent de nectar, ou pas du tout.
Photo de gauche : ponte gélatineuse de chironome (taille 2cm)
Photo centrale : larve de chironome dans la vase.
Photo de droite : larve extrait de la vase
Les vers de vase sont en fait les larves d’un genre d’insecte qui ressemble à des moustiques : les chironomes. Ici la photo montre un des plus connu : le ver de vase rouge ou Chironome plumeux.
Ces larves sont d’une petite taille (0,5cm) et sont très nombreux au fond de la mare, on peut facilement le capturer grâce à une épuisette.
Les vers de vase sont détritivore : ils se nourrissent des déchets organiques de la mare(feuilles mortes, animaux morts…). De ce fait, ils ont un rôle très important au sein de la mare et participe au « recyclage » de cette matière organique,notamment en ce faisant manger . Leurs principales prédateurs sont les poissons et les tritons.
Coléoptères
Le grand hydrophile : Hydrophilus piceus est un grand coléoptère de la mare, il mesure 4 à 5 centimètre de long.
Il maintient sous son corps (et non pas sous ses élytres comme les Dytiques) grâce aux poils hydrofuges de son thorax, une pellicule d’air qui le rend brillant dans l’eau.
Au contraire du dytique bordé, il ne s’agit pas d’un prédateur : il a un régime principalement végétarien et consomme avant tout des plantes aquatiques tendres et vertes.
Les gyrins ont la particularité d’avoir deux paires d’œils : l’une permet de voir à la surface et l’autre permet d’observer sous l’eau.
On les surnomme « tourniquets » car lorsqu’ils se déplacent, ils décrivent des petits ronds. De plus lorsqu’on s’approche d’eux, ils se mettent à tourner plus vite à tels points qu’il est impossible de les suivre du regard.
Hétéroptères (punaises)
La notonecte est très fréquente, surtout dans les petites étendues d’eau comme une mare, elle se déplace très facilement d’une mare à l’autre grâce aux ailes qu’elle possède une fois adulte. Les Notonectes sont présentes presque dans toute l’Europe. Elle plonge dans l’eau dès qu’il y a un danger, puis reviens rapidement respirer à la surface. elle se nourrie des insectes tombés dans l’eau : elle détecte les vibrations de leurs proies entrain de se noyer, puis une fois repérée, elle attaque et tue sa proie avec ses pattes antérieures.
Vue de profil et de face d’un gerris entrain de flotter sur l’eau.
Les longues pattes du gerris permettent la répartition de son poids sur toute la surface de l’eau et l’empêche de couler : c’est le phénomène de la tension superficielle.
La tension superficielle est une force qui existe au niveau d’une interface qui sépare deux milieux différents, comme l’air et l’eau. Cette tension s’observe au niveau de chaque contact entre l’eau et les pattes : il y a des petits trous topographiques dans l’eau.
En savoir plus : Article sur le gerris-Sciences-Nature.fr
Une corise sur le fond de la mare. Elle est de petite taille, moins de 2 cm.
Au contraire des autres hétéroptères de la mare, la corise n’est pas carnivore mais herbivore : elle « broute » les algues sur le fond de la mare.
C’est aussi la seule punaise d’eau (sans séchage préalable) qui peut décoller directement de l’eau. Lui permettant de coloniser rapidement les nouvelles mares.
On les voient souvent nager sur le ventre assez rapidement au fond des mares.
L’hydromètre : cet insecte plutôt de petite taille environ 1 cm.
Cette hétéroptère est particulier : contrairement aux gerris, il ne glisse par sur l’eau grâce à 4 grandes pattes mais il marche sur l’eau grâce à ses 6 pattes, il ne peut donc se déplacer rapidement. Il reste généralement au bord de la mare là ou il trouve sa nourriture comme des petites bêtes mortes noyés. l’hydromètre peut faire penser un peu à un phasme car son corps est très allongé et ses 2 yeux sont diamétralement opposées.
Mégaloptères :
Larve de sialis. Le thorax comprend 10 segments (comme tous les insectes) dont les sept premiers portent chacun une paire de longues trachéobranchies latérales. Celles-ci sont blanches, articulées, filiformes et garnies de soies, ce qui leur donne un aspect plumeux.
La larve est une grande prédatrice qui se nourrit de larves de moustiques, les vers de vase ou chironome et d’autres petits animaux.
En savoir plus : Sialis lutaria Doris