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Faune du sol

Le sol est une couche à la surface de la Terre à l’interface entre la lithosphère et l’atmosphère de quelques cm à quelques mètres d’épaisseur.
C’est dans le sol que les racines des végétaux se développent.
Le sol est un milieu très riche en faune, la faune du sol constitue une biomasse gigantesque : d’après le CNRS en moyenne un hectare de sol contient une tonne de vers de terre !

En France métropolitaine, il s’agit d’un des écosystèmes avec la plus grande biodiversité parfois encore méconnue.

Les insectes (et autres hexapodes)

Le carabe hispanique est un prédateur du sol.
Le Carabe hispanique ne vole pas car ses ailes postérieures sont rudimentaires comme chez la plupart des Carabes. On le trouve dans les jardins, les cultures et en forêt.
Actif au cours de la journée, c’est un organisme auxiliaire en protection des cultures, ami du jardinier, car il consomme les limaces, escargots et doryphores. Il saisit ses proies avec ses mandibules et leur applique une sécrétion digestive avant de les consommer.

Larves d’hannetons, autrefois ravageur réputé des cultures car cette larve se nourrit de racines, elle est actuellement beaucoup moins fréquente et ne représente plus un grand danger.
Taille : 3 à 5 cm de long.

Petit coléoptère de la famille des Staphylinidae. Ces insectes forment une famille de coléoptères, principalement distinguable par des élytres très courts laissant plus de la moitié du corps exposé.
Il s’agit ici probablement du genre Dalotia, prédateur dans le sol. Taille : 1 à 2 cm de long.

Après avoir soulevé une pierre, observation de l’intérieur d’une fourmilière : De nombreuses ouvrières s’occupent du « sauvetage » des jeunes individus, ici à l’état nymphal.
Les fourmis constituent la famille des Formicidae. Ces insectes sociaux forment des colonies, appelées fourmilières, parfois extrêmement complexes.
Les fourmis sont classées dans l’ordre des hyménoptères, comme les guêpes et les abeilles

Les fourmis se développent par métamorphose complète, en passant par trois stades successifs : œuf, larve, nymphe puis adulte.

Sous une pierre, observation de petites fourmis rouges avec les œufs.

Un insecte sans aile du groupe des archéognathes.
Ce groupe comprend des espèces vivant principalement dans les rocailles, sur les côtes rocheuses, les falaises, et qui se nourrissent d’algues, de lichens, de mousses ou de matière organique en décomposition.

Une mue de cigale sur un tronc d’arbre. Ce n’est que durant la dernière année de sa vie que commence la vie aérienne de la cigale. La nymphe sort de terre et se fixe ici sur un tronc et commence sa dernière mue ou « mue imaginale ».
La cigale se transforme alors en insecte adulte dit « parfait », ou imago, pour se reproduire durant seulement un mois et demi.
Auparavant, la larve vit sous terre jusqu’à plusieurs années, elle se nourrit de la sève des racines.

Photo de gauche : entonnoir creusé dans le sable par une larve de fourmilion. Il s’agit d’un piège à fourmis.

Photo de droite : larve de fourmilion extraite du sable.

Un collembole avec le corps allongé : type symphypléone à la surface d’une roche.

Les collemboles sont de petits animaux qui vivent généralement dans le sol ou à la surface de l’eau. 

Les arachnides

Les arachnides sont un groupe d’arthropodes qui regroupe les araignées, les scorpions, les opilions (faucheux) et les acariens.
On reconnaît facilement les arachnides car ils ont 8 pattes et ne possèdent pas d’antennes.

Les acariens sont à la fois les plus diversifiés et les plus abondants des arachnides ; ils sont véritablement partout et constituent un monde en soi.
Ce sont les arachnides les plus abondants dans les sols.

Photo de gauche  : Observation à l’œil nu sur un mur d’un fourmillement de petits points roses-rouges : ce sont des centaines de petits acariens inférieur au millimètre.
Ce type d’observation s’effectue facilement en ville notamment sur les surfaces de goudron ou béton, ou comme ici sur un vieux mur.
C’est le plus souvent au printemps que l’on observe l’apparition de centaines de ces acariens sur les surfaces minérales.

Photo de droite : Observation à la loupe (x 10) d’une dizaine d’acariens. On distingue seulement à cette échelle quelques détails : les acariens ont 4 paires de pattes et leur corps n’est pas segmenté.
Il s’agit ici d’acariens de la famille des Trombidiidae, on les surnomme aussi « araignées rouges ».
De nombreux Trombidiidae sont parasites d’arthropodes et de pucerons, ce sont donc des auxiliaires précieux des jardins et des cultures.

Ce n’est pas un martien dans des cratères mais un acarien sur une bombe volcanique.
Il s’agit ici du trobidion soyeux : un des plus grands acariens de la zone tempéree nord avec 4 à 5 mm de long !
Les adultes vivent librement et se nourissent de petit animaux et oeufs d’insectes

Les milles pattes (myriapodes) et crustacés

Un Glomeris marginé, il s’agit d’un myriapode (mille-pattes) de la famille des gloméridés.
Il peut se rouler en boule et vit dans des endroits humides tels que la litière de sols forestiers ou sous les écorces des troncs d’arbres dépérissant ou morts.
Attention, il ne faut pas le confondre avec le cloporte qui peut lui aussi se rouler en boule. Les cloportes sont de couleur grise alors que les gloméris sont majoritairement noir.

Un mille patte (myriapode) de la famille des géophiles, un des représentant de la faune du sol.
Sur la gauche du mille patte, un œuf translucide d’environ 4 mm de diamètre : il s’agit d’un œuf d’escargot.

Iule à côté d’un cloporte. Les iules sont des milles-pattes, ils sont détritivores, consommant feuilles et bois morts, fruits décomposés.

Lorsqu’il est inquiété par un prédateur, l’iule se roule en spirale pour se protéger. Il peut parfois sécréter des substances répulsives qui laissent sur la peau une odeur désagréable.

Cloporte vue de façe.
Le cloporte commun ou armadille vulgaire observé sous du bois en décomposition. Les cloportes sont des crustacés de l’ordre des isopodes. Ils vivent toujours dans des endroits humide, et sont détritivores (mangent les détritus).
La plupart des cloportes ont des yeux composés de multiples ocelles, bien visible ici sur le zoom : photo de droite. On observe sur cette photo également la paire d’antennes.

Les cloportes font partie de nombreux régimes alimentaires de prédateurs. Ainsi de nombreux vertébrés tels que des mammifères (souris, musaraignes, hérissons), oiseaux, reptiles (geckos, orvets) et batraciens (grenouilles et crapauds) se nourrissent entre autres de cloportes communs. D’autres invertébrés également, comme les carabes ou des araignées.

Les vers (annélides et nématodes)

Le ver de terre est un animal fouisseur qui contribue au mélange permanent des couches du sol. On observe bien ici, son corps constitué d’anneaux successifs nommés segments.

Son activité en fait un acteur majeur dans la structuration et l’entretien des propriétés des sols et donc dans la qualité du fonctionnement des agrosystèmes  et écosystèmes.
Du fait d’une respiration cutanée, le corps doit rester humide pour permettre la respiration et éviter la déshydratation.

Une grande espèce de vers de terre : lombricus Terrestris Montpellieris.

Observation au microscope d’un nématode.
Les nématodes sont des vers non segmentés. Ils sont très nombreux et détritivores, ils permettent donc la dégradation de la matière organique.

Les vertébrés

Il ne s’agit pas d’un serpent mais bien d’un lézard sans patte : un orvet.
Son mode de vie fouisseur a entrainé une régression de la taille de ses pattes au cours de l’évolution.
Il est inoffensif et se nourrit d’invertébrés (limaces, lombrics, cloportes…).
On parle d’orvet fragile car comme d’autre lézard il peut perdre sa queue pour échapper à un prédateur.

Squelette de taupe.
La taupe est un petit mammifère vivant dans le sol, elle possède un ensemble de caractéristiques lui permettant de vivre dans ce milieu comme des pattes avant très larges afin de pouvoir creuser des galeries.