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L’hérostylie des primevères

Photo de gauche : Un plant d’une espèce de primevère très commune : primula vulgaris. Photo prise en sous bois durant le moi de mars.

Photo de droite : Coupe de deux primevères avec un style de taille différent : on parle d’hétérostylie, il s’agit d’une particularité assez rare chez les plantes.
-La fleur rouge est une fleur longistylée, c’est à dire présentent un style long associé à des étamines basses (en bas du tube de la fleur).
-La fleur blanche est une fleur brévistylée, c’est à dire présentent un style court, associé à des étamines hautes (en haut du tube de la fleur).

Cette hétérostylie bien visible à l’œil nu est en lien aussi avec des différences microscopiques : on observe une différence de taille pour les grains de pollen contenu dans les étamines ainsi que des papilles stigmatiques plus ou moins grandes. Les papilles stigmatiques sont de petites structures sur les stigmates qui permettent de retenir le pollen.

Ce sont les insectes pollinisateurs qui en voyageant de fleurs en fleurs transportent le pollen dont certains grains sont ensuite déposés sur les papilles stigmatiques. C’est le phénomène de pollinisation qui permet la reproduction de nombreuses plantes.

Schéma : Les deux types de primevères longistylée et brévistylée ainsi que les strucutures microscopiques associées.

En rouge : papilles stigmatiques.
En bleu : grains de pollens.

On trouve chez les fleurs longistylée des étamines avec de petit grains de pollens et le long stigmate contient des grandes papilles stigmatiques. (figure A du schéma)
Chez les fleurs brévistylées, au contraire, on a des étamines avec de grands grains de pollens et le petit stigmate contient des petites papilles stigmatiques. (figure B du schéma)
Cette opposition de taille : grands grains de pollens/petites papilles stigmatiques, petits grains de pollens/grandes papilles stigmatiques empêche l’autofécondation d’un plant.

Conclusion :

La présence de fleurs différentes ayant une morphologie complémentaire impose la fécondation croisée, empêche donc l’autofécondation.
Il s’agit donc d’une stratégie de reproduction permettant de maintenir une diversité génétique au sein d’une espèce en maintenant la reproduction entre des individus différents.

Auteur(s) : Pierre-Jean Riou, professeur de SVT
Crédits photos :  Pierre-Jean Riou
Publication :  15/04/2019

D’après :

-La plante du mois, biologie.ens-lyon.fr

Botanique, Biologie et physiologie végétales, Meyer, Reeb, Bosdeveix, Ed. Maloine

Page en lien sur Sciences-Nature.fr  :

-Une primevère acaule épiphyte (qui pousse sur un arbre).

-La primevère officinale ou primevère coucou.